En Asie orientale, la prospérité du genre des Biographies de moines (僧傳, 僧侶傳記) - issu notamment du Gaoseng zhuan (高僧傳, v. 530) – est patente (cf. par ex. le Gujin tushu jicheng 古今圖書集成 僧部列傳). L'influence du genre apparaît dans l'ensemble de la production écrite biographique des religieux du bouddhisme, dont elle a forgé codes et stéréotypes. Une exception a résisté au phénomène : l'histoire dynastique officielle (正史類), où ce genre n'a pu s'imposer comme catégorie des Biographies (二十五史 列傳). La présente communication, liée à une publication en préparation, s'inscrit dans une problématique générale des relations entre historiographie et bouddhisme dans la Corée médiévale (époque du Koryŏ, 918-1392). Elle traite des Biographies des moines dans le Koryŏsa (高麗史, 1451), Histoire de la dynastie des Wang du Koryŏ. Quelles sont les biographies de moines contenues dans cette compilation contemporaine du début de la période de répression anti-bouddhique du Chosŏn ? Que révèlent-elles des relations entre bouddhisme et Etat au XVe siècle ? Quels aspects du travail des compilateurs mettent-elles en évidence ? Quels matériaux le Koryŏsa présente-t-il pour de potentielles autres biographies de religieux ?
In East Asia, Biographies of monks (僧傳, 僧侶傳記) - based on the model of the Gaoseng zhuan (高僧傳, 530 v.) – was flourishing as a genre (see e.g. the Gujin Tushu Jicheng 古今圖書集成 僧部列傳), by producing codes and stereotypes. But to such a phenomenon an exception remained: the official dynastic history (正史類), where this genre could not be established as a category in the Section of Biographies (二十五史 列傳). This talk, based on a publication in process, falls within the general problem of the relationship between historiography and Buddhism in medieval Korea (the Koryo Period, 918-1392) dealing with the Biographies of monks within the Koryŏsa (高麗史, History of Koryŏ, 1451). What characterize these biographies compiled during a period of anti-Buddhist repression conducted by the State of the Joseon Dynasty (1392-1910)? What do they reveal about the relationship between Buddhism and the State in the fifteenth century? How could we use or interpret scattered biographical materials related to monks and provided by the Koryŏsa, despite the fact that these were not collected for building official and independent biographies as such?