La tension entre l'émergence d'une élite mondialisée et la tradition de la sélection nationale d'élite est un sujet en commun pour la Chine et la France. La nécessité de former une élite internationale répond aux besoins de la globalisation1 , tandis que la persistance des critères et des sélections de caractère national maintient une élite traditionnelle2. En Chine, l'examen de l'entrée dans les universités en Chine (Gaokao, 高考), souvent considéré comme la continuation des examens impériaux (Keju, 科举), incarne la méritocratie traditionnelle chinoise. Les controverses et les réformes récentes concernant le Gaokao traduisent la tension entre les deux logiques et l'urgence d'adapter les institutions traditionnelles aux contextes contemporains. Un changement de paradigme de pédagogie, de l'« éducaiton pour les examens » (Yingshi jiaoyu, 应 试教育) à l' « éducation pour les qualités » (suzhi jiaoyu, 素质教育) se répand à l'échelle nationale comme une réponse à cette tension. Comment les acteurs sociaux vivent ce changement et résolvent cette tension dans leur vie quotidienne ? L'analyse de cette étude établie sur les enquêtes ethnographiques menées au sein des lycées chinois. Au truchement des points de vue subjectif des lycéens chinois, de différents classes sociales et scolarisés dans les lycées d'élites de différents région, la présente étude cherche à comprendre l'impact de la différence dans les dispositifs de la préparation d'examen, incarnant les différentes logiques, sur la formation des dispositions des lycéens et sur la formation et la légitimation de leur identité d'élite.
The tension between the appearance of elitist groups defined by globalized criteria and the traditional selection of elite is a common phenomenon in both France and China. On one hand, there's an increasing need for forming an internationalized elite group in response to the globalization; on the other hand, the national elite group persist and resist the new selective rules though the traditional selective process and its screening criteria. In the Chinese case, the college entrance exam( Gaokao,高考) is considered as the embodiment of the Chinese meritocracy and the continuation of the imperial exam(Keju, 科举,605-1905). Since 1990s, the government have implemented reforms in the education sphere, arising contests and showing the gap and the conflit between two educational paradigms: the "education for exams (yingshi jiaoyu,应试教育)” and the "education for qualities (suzhi jiaoyu, 素质教育)". The central question in this research is: how social actors live these changes and resolve the problems caused by them in their daily life? The analysis is based on ethnographic researches processed in Chinese high schools in different regions. From the subjective perspective of high school students, attending schools in very different conditions, I am trying to answer this question by examining the apparatus of exam preparation, the legitimation process of them and their impact in the formation of student's identity.