Depuis le début des années 2000 et la fin de l'année 2005 avec le rétablissement des relations diplomatiques entre le Sénégal et la Chine, la proportion d'entrepreneurs migrants chinois n'a cessé de croître au point d'être qualifiée de minorité visible. Leur visibilité tient moins à leur effectif difficilement quantifiable et plus par leur pratique de mise en concurrence et d'appropriation de territoires urbains. Pour ces jeunes chinois souvent victimes de leur statut d'étranger dans les villes de leur propre pays et de discrimination sur les marchés du travail urbain des grandes villes chinoises, la migration vers Dakar et l'exercice d'une activité commerciale constitue un nouveau tournant dans leur carrière professionnelle étroitement corrélé à leur besoin de reconnaissance sociale, et de mobilité verticale. Mais les contours de cette nouvelle aventure professionnelle préalablement défini depuis la chine avec le support non négligeable de la famille pour la plupart s'accompagnent d'expériences plurielles liées à la fois au nouvel environnement professionnel, au rapport au travail et à la société d'accueil. C'est pourquoi, dans cette communication, nous proposons d'analyser les contours de leur carrière objective et subjective dans le contexte du marché du travail invisible auquel il s'intègre au Sénégal.
From the early 2000s to the end of 2005, with the re-establishing of Senegalese-Chinese diplomatic relations, the number of Chinese entrepreneurial migrants rose steadily to the point of being qualified a visible minority. This visibility is less a reflection of their difficultly quantifiable numbers than a reflection of their practice of creating competition between, and appropriation of urban territories. For these young Chinese, who are often victims of their status as foreigners in the cities of their own country and of discrimination on the urban labour market in the major Chinese towns, migrating to Dakar and exercising a business activity constitutes a new chapter in their professional careers that correlates closely with their desire for social recognition and upward mobility. But the forms of this new professional adventure, already predetermined in China with the significant backing of the family in most cases, are accompanied by plural experiences relating at the same time to the new professional environment, to work relations, and to the host society. That is why we propose in this paper to analyze their objectives and subjective careers in the context of the invisible labour market of which they are a part in Senegal.