En novembre 2010, l'UNESCO inscrivait sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité l'élément « L'acupuncture et la moxibustion de la médecine traditionnelle chinoise ». En Chine, de 2006 à 2014, quatre listes nationales d'éléments du patrimoine culturel immatériel ont été établies, parmi lesquelles plusieurs dossiers concernent la « médecine et la pharmacopée traditionnelles ». J'analyserai les enjeux de cette « patrimonialisation », en revenant sur la construction en Chine, depuis 1949, d'une « médecine chinoise » en but à la concurrence de la « médecine occidentale ». Je m'interrogerai sur la position paradoxale de cette médecine aujourd'hui, à la fois menacée et en expansion, en particulier hors du monde chinois.
In November 2010, UNESCO added “Acupuncture and moxibustion of traditional Chinese medicine” to the Representative List of world Intangible Cultural Heritage. In China, from 2006-2014, four national lists of elements of intangible cultural heritage were drawn up, featuring several entries concerning “traditional medicine and pharmacopoeia”. I will analyze the stakes of this “patrimonialization”, looking at the construction in China since 1949 of a “Chinese medicine” destined to compete with “Western medicine”. I will examine this medicine's paradoxical position today, which is at the same time under threat and in expansion, notably beyond the Chinese world.