A la politique d'inscriptions menée par la RPC sur la liste représentative du PCI correspond une implication croissante et multiforme de l'Etat et des entreprises chinois dans des projets artistiques ou patrimoniaux sur le continent africain : financement de festivals culturels, construction de musées, développement d'échanges culturels. Ce développement va de pair avec l'affirmation d'une présence ancienne sur le continent ainsi qu'avec la patrimonialisation progressive d'un passé anti-impérialiste commun. Un « modèle patrimonial» et culturel à la fois constant et variable selon les contextes semble ainsi émerger en interaction avec diverses représentations africaines d'une capacité holistique chinoise à allier tradition et modernité, mais aussi à présenter une alternative à l'Occident. Au travers de l'analyse d'exemples, majoritairement issus de l'Afrique francophone, cette contribution voudrait revenir sur les différentes implications de ces nouveaux paradigmes.
In conjunction with the PRC's policy of registration on the ICH Representative List is the growing multidimensional implication of the State and Chinese businesses in artistic and patrimonial projects throughout the African continent, from arts festival funding, to museum construction, to the setting up of cultural exchanges. This development goes hand-in-hand with the affirmation of a long-standing presence on the continent and the progressive patrimonialization of a shared anti-imperialist past. A “patrimonial” and cultural “model” that is both constant and variable according to context thus appears to be emerging in interaction with diverse African representations of a holistic Chinese ability to marry tradition and modernity and to offer an alternative to the West. Through the analysis of examples predominantly from Francophone Africa, this paper will consider the various implications of these new paradigms.