Les réfugiés birmans ont cherché refuge en Thaïlande et en Inde à partir de 1988, quand la junte militaire s'est mise à réprimer les mouvements en faveur de la démocratie. Ils ont été bien reçus par l'Inde, qui d'emblée s'est positionnée en faveur des mouvements pour la démocratie. Des camps ont rapidement été ouverts pour accueillir les dissidents birmans –on pense notamment aux camps du Manipur (exemple, Leikun), du Mizoram et du Nagaland, qui ont ouvert en 1988. Mais les rapports avec la population locale étaient parfois tendus; des dissidents birmans ont même été rapatriés de force en Birmanie. C'est pourquoi les réfugiés birmans ont commencé à quitter les camps pour se rendre dans les villes indiennes, comme Imphal (Manipur), Aizaw et New Delhi (où ils tentent d'obtenir l'aide du Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés). Cette étude sur les réfugiés birmans de Delhi est basée sur une enquête de terrain effectuée auprès de trente réfugiés birmans en novembre 2013 dans les quartiers de Chanakya Place et Vikaspuri, au nord-est de Delhi. Les questions posées aux réfugiés et aux membres des nombreuses organisations non-gouvernementales qui travaillent pour les réfugiés devraient nous aider à établir un panorama complet de l'évolution de ce groupe de réfugiés en Inde. Pourquoi ont-ils quitté la Birmanie? Pourquoi sont-ils toujours en Inde en 2013? Pourquoi continuent-ils de venir en Inde? Comment vivent-ils en Inde? Y a-t-il eu, au fil des années, une amélioration de leurs conditions de vie? Comment voient-ils leur avenir? Quelles sont les possibilités qui existent pour eux à long terme? Nous allons tout d'abord essayer de comprendre qui sont ces réfugiés qui sont venus trouver refuge en Inde. Nous nous intéresserons ensuite aux conditions de vie des réfugiés birmans qui vivaient encore à Delhi en novembre 2013. Enfin, nous évoquerons les perspectives d'avenir, tant réelles qu'idéalisées, des réfugiés birmans.
Burmese refugees have started to take refuge in Thailand and India at the end of 1988, following the suppression of pro-democracy movements by the military junta. They have been welcomed by India, who stood right from the start in favour of the pro-democracy movement. Refugee camps were rapidly set up to accommodate Burmese dissidents, notably in Manipur (where the Leikun camp opened in 1988), in Mizoram (where the Champhai camp opened in 1988) and in Nagaland. But relations with the local population were tense and some Burmese dissidents were even forcefully repatriated to Burma. This situation led Burmese refugees to leave the camps and find refuge in India's cities, such as Imphal, Aizawl and New Delhi (where they looked for support from the United Nations High Commissioner for Refugees). The present study of Burmese refugees in Delhi is based on fieldwork conducted in November 2013 with thirty Burmese refugees living in Delhi‟s northeastern neighbourhoods of Chanakya Place and Vikaspuri. The questions asked to the refugees and to the staff of the numerous non-governmental organisations working with and for the refugees will enable us to get an overall picture of the evolution of this refugee group in India. Why did they leave Burma? Why are they still in India in 2013? Why are they still coming to India? Has there been any improvement in their living conditions? How do they like living in India? What do they want to do in the future? What are the long-term possibilities open to them? We will first try to understand who exactly are the Burmese refugees who, over the years, have sought refuge in India. We will then focus on the living conditions of the Burmese refugees who were still living in Delhi in November 2013. And we will eventually look at the remaining refugees‟ future prospects, whether real or idealised by the refugees themselves.