Cette communication se basera sur quelques extraits d'interprétations d'une forme importante de la musique classique d'Inde du Sud : le kṛti (kriti). Au sein de celle-ci, après une partie composée, l'interprète suit un parcours improvisé qui, étape par étape, mène à un paroxysme rythmique et mélodique. Il se livre notamment à certains « jeux poético-mathématiques ».
La question sera ici abordée au regard des liens entre fixité et mobilité, spontanéité et réflexion : s'il s'agit bien d'improvisation, ces structures prolongent une composition et reposent aussi sur certains éléments prédéterminés sur lesquels repose la mémoire.
Quels sont la mesure et le rôle véritables de l'invention personnelle ? Si le mot kṛti peut être traduit par composition, qu'est-ce que signifie « composer » dans ce contexte ? Pourquoi et comment se jouer du temps ?
This talk will be based on some performances (extracts) of an important musical form in Carnatic music : the kṛiti (kriti). Therein/Herein, after a composed part, the performer follows an improvised development step by step, which leads to a rhythmical and melodic paroxysm. He forges, in particular, some “poetic and mathematical games”.
At this point, the issue will be examined in relation to the links between steadiness and mobility, spontaneity and reflection : in case they are improvised, these structures extend a composition and use some predetermined elements which the memory is based on.
What are the real part and role of musical personal invention?
Assuming one of the diverse interpretations of the word kṛti be “composition”, what could be the underlying meaning of “composing” in such context?
How to find a way to toy with and defy (musical) time?