Les premiers groupes d'art avant-garde sont apparus en Chine à la fin des années 1970, lorsque la Chine populaire s'est ouverte à l'Occident pour la première fois. La société chinoise à peine issue de la période totalitaire, notamment celle de la Révolution culturelle, présentait des caractéristiques propres. Dans ce contexte, les artistes chinois ont tenté d'assimiler la notion occidentale d'avant-garde dans leur projet esthétique et social, tout en s'organisant stratégiquement pour s'imposer sur la scène artistique nationale qui était jusqu'alors dominé par le réalisme socialiste. Il faut aussi prendre en considération du changement de l'environnement international à la fin des années 1980 dont l'événement de Tian'anmen a forcé les pratiques d'avant-garde des artistes chinois d'entrer dans l'état clandestin. Durant les années 1990, la notion d'avant-garde a pris une nouvelle dimension en Chine, s'enchevêtrant avec un marché de l'art chinois en émergence d'un côté et de l'autre, des discours critiquant le post-colonialisme. Notre objectif consiste à retracer l'évolution de la notion d'avant-garde et ses pratiques dans le milieu de l'art en Chine dans les années 1980 et 1990, en les encadrant dans les conceptualisations occidentales de l'avant-garde, pour démontrer l'organisation et les logiques d'action propres des acteurs chinois dans le champ artistique, et explorer leurs interactions avec les segments de l'Etat en charge de l'administration de la culture.
Chinese society of 1980s is similar to a flexible social space which adapted slowly to the growing individual freedom. This process is particularly evident in the world of art. The barriers were mainly from the official art system which ideological impact persisted in the administration, while tensions between the authorities and the independent artists did not allow the emergence of an alternative space for avant-garde practices. In undertaking a study of the major artistic events of this decade, we want to demonstrate the artists' relations with the authorities on one side and the other side, the complex relationships within the Chinese avant-garde. We focus more on the dynamics of reciprocal exchanges of artists to demonstrate their double desire of legitimization and equality. Such analysis will shed light on the relationship of "Art and Politics" by releasing the positioning of artists, while unveiling the specificity of the Chinese context where competition and legitimization became two driving factors – in contradiction each other – in the claim of artistic freedom. It should be noted that a characteristic of the 1980s is the absence of the contemporary art market in China. Artists working conditions were mainly shaped by the administration and state intervention, particularly in sensitive times. Therefore, some substantive issues were highlighted, such as the identity of Chinese artists and functions of art in a society just opened up. The 1989 event has ended all attempts for the recognition of the Chinese avant-garde, and the problems of identity during the 1980s persist in the following decades, revealing more complicated when China was part of the process of globalization.