Dans un pays comptant officiellement 135 groupes ethniques et en proie aux conflits internes depuis son indépendance (1948), les questions liées au contenu identitaire véhiculé par les écoles publiques – et notamment celle des langues utilisées/enseignées lors de l'instruction – constituent un enjeu critique.
Dans le contexte des réformes politiques amorcées en 2011, les autorités de Naypyidaw se sont engagées à (re)donner une place aux langues minoritaires dans les écoles publiques. Les arguments en faveur de cette réforme sont de différentes natures : « réconciliation nationale », préservation du patrimoine linguistique et culturel, facilitation de la scolarisation des enfants dont la langue maternelle n'est pas le birman.
Dans cette présentation, nous verrons que cette évolution de la politique linguistique scolaire est en effet susceptible d'avoir un certain nombre de conséquences positives, non seulement en ce qui concerne la sauvegarde du patrimoine culturel de l'Union de Myanmar mais aussi sur les plans politique et éducatif. Cependant, cette réforme devra également faire face, en pratique, à de très grands défis, et une politique linguistique scolaire irréaliste pourrait même se révéler contreproductive, avec potentiellement de lourdes conséquences sur l'avenir du pays.
In a country counting officially 135 ethnic groups and which has been facing internal conflicts since its independence in 1948, issues related to the identity content conveyed through schooling in the public system – and notably the question of the languages taught/used during instruction – remain critical.
In the wake of the political reforms started in 2011, the authorities have committed not only to allow, but also to support the teaching of minority languages in public schools. Arguments supporting this reform are of different nature: “national reconciliation”; preserving of the Union of Myanmar's rich cultural heritage; improving education of those whose mother tongue is not Burmese.
In this presentation, we'll argue that this reform could indeed have both educational and political positive consequences, while contributing to keep minority culture and languages alive. However, this reform language policy in education will also have to face great challenges and an ill-designed or overly ambitious policy could prove counterproductive, with potentially serious consequences on the future of the Union of Myanmar.