Ulaanbaatar est une ville morphologiquement soviétique construite sur les ruines de l'ancienne Ikh Khuree (ou Urga pour les Occidentaux). La création de la ville sédentaire par les Mongols khalkhas est relativement récente, le territoire de la steppe est longtemps demeuré ouvert au nomadisme saisonnier de véritables villes de feutre, et ce, jusqu'à la période d'asservissement aux Qing (dernière dynastie sino-mandchou ayant régné en Chine) et à l'imposition de leur système d'administration des territoires de l'Empire. Cette période favorisa la formation de quartiers marchands (les “neuf rues”, le Maïmatchen) autour d'un grand monastère désormais fixe, et étape incontournable sur les routes commerciales qui sillonnaient le nord de l'Asie. C'est justement de ce passé où coexistaient déjà les modèles d'habitat importés et sédentaires, et ceux hérités du pastoralisme nomade, que provient la forme contemporaine des groupements urbains de yourtes, ou ger en mongol. Devenus depuis le début des années 90 d'immenses quartiers (en 2013, 800 000 personnes y résidaient, soit environ 60% de la population totale d'Ulaanbaatar), les ger khoroolol offrent la vision singulière d'une agglomération d'enclos (khaasa) incisée d'un dédale de chemins et de passages (gudamj). A contrario, peu de traces subsistent de l'histoire de la sinisation d'Urga, le dernier quartier chinois de la ville, “les neufs rues”, a été rasé à la fin des années 70 (suite à la rupture, en 1977, des relations diplomatiques entre la Mongolie et la Chine communistes) et sa population a été expulsée. Cependant, la coopération en vue de la production de nouveaux quartiers de logements à Ulaanbaatar (planifiés notamment en lieu et place des quartiers de ger) entre la State Housing Corporation of Mongolia et l'Export-Import Bank of China, donne à Pékin de nouvelles occasions d'imposer dans la capitale mongole ses modèles et ses méthodes en termes de développement urbain.
Ulaanbaatar is a morphologically sovietic city built on the ruins of former Ikh Khuree (or Urga for the Westerners). The creation of the sedentary city by the khalkhas Mongols is relatively recent, the territory of the steppe remained for a long time open to the seasonal nomadism of real felt cities until the period of enslavement to the Qing (last Sino-Manchu dynasty reigning in China) and the imposition of their administration system of the Empire territories. This period favoured the formation of commercial districts (" nine streets ", Maïmatchen) around a great monastery henceforth fixed, and major stage on the commercial roads that crossed the North of Asia. It is exactly from this time when the imported and sedentary models of habitat and those inherited from the nomadic pastoralism already coexisted, that comes the contemporary shape of the urban yurts - or ger in Mongolian - groups.
Since the beginning of the 90s, the ger khoroolol have become some huge districts (in 2013, 800 000 people lived there, that is approximately 60 % of the total population of Ulaanbaatar) and offer the singular vision of an urban conglomeration of enclosures (khaasa) incised by a maze of paths and passages (gudamj). On the contrary, few tracks remain from the history of Urga sinisation, the last Chinese district of the city, "the nine streets", was razed to the ground at the end of the 70s (after the 1977 diplomatic clash between communist Mongolia and China) and its population was expelled.
However, the cooperation between State Housing Corporation of Mongolia and Export-Import Bank of China in the scope of the production of new housing districts in Ulaanbaatar (particularly planned to replace the ger districts) gives to Beijing new opportunities to impose in the Mongolian capital its urban development models and methods.
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