Ville en transformation fulgurante depuis la libéralisation du secteur des jeux de hasard en 2002, Macao porte aujourd'hui la marque de la densification du bâti sur un tissu urbain constitué qui révèle des traces matérielles laissées par la présence et le passage, depuis sa fondation au XVIème siècle, de populations européennes et asiatiques. Alors que le Centre Historique, héritage de l'ancienne ville portuaire et de la ville coloniale portugaise reconnu comme patrimoine mondial de l'UNESCO (2005), est quelque peu «enclavé» sur l'espace, les formes matérielles générées par «l'économie du jeu» gagnent progressivement du terrain. Aux marges de la China continentale, la ‘ré-sinisation' de Macao, entraînée par la réintégration du territoire à la souveraineté chinoise (1999) et par la pulsion du jeu, a engendré des formes urbaines et architecturales nouvelles qui complexifient, en transformant radicalement la morphologie et la plastique de la ville. C'est à partir de l'analyse de ces forces et formes que le développement chinois entraîne dans ses sillages que l'on souhaite interroger la production de la localité. Quel caractère ou quelle formation urbaine émerge, pour évoquer Robert Park, de la ville comme produit non-imaginé (undesigned) de l'agence humaine ?
Since the liberalization of its gambling sector (2002), Macau has undergone spectacular transformations. Today, its urban fabric reveals the mark of densification along the material imprints ensuing from the presence and transit of European and Asian populations since its foundation in the 16th century. Whereas Macau's Historic Centre –a legacy from the old port city and the Portuguese colonial city recognized as UNESCO's World Heritage (2005)– arises somewhat as an “enclave” space, material forms engendered by the “gambling economy” have gradually gained ground. In the outskirts of Mainland China, Macau's re-sinisation has been pushed by the territory's restoration under Chinese sovereignty (1999), and the dynamism of gambling, producing new urban and architectural forms that have radically transformed the city's morphology and plasticity. Analysing those forces and forms triggered by the Chinese development allows us to grapple with the production of place. Which character and urban formation emerge, to echo Robert Park, from the city as the “undesigned” product of human agency?