La tour administrative de Cotonou, inaugurée en 2013 le jour de la fête anniversaire de l'Indépendance du Bénin, est un produit parmi d'autres de la coopération sino-africaine. Elle est sise face au Ministère des affaires étrangères qui est également une réalisation chinoise. Ce projet de tour, le choix de sa localisation et les négociations avec les élites locales qu'il a comportées, et les modalités de conception et construction, puis de gestion, sont sans aucun doute emblématiques d'un nouveau mode d'intervention sur l'urbain en Afrique qui se précise depuis une décennie et qui serait propre à la Chine. Les stratégies adoptées à chaque étape de ce processus de projet nous semblent illustrer une déclinaison particulière d'un modèle chinois de partenariat (combien différent par rapport à celui de l'époque du régime marxiste-léniniste en vigueur jusqu'aux années quatre-vingt ?) qui suscite plusieurs interrogations d'ordre plus général sur les relations entre bailleurs et bénéficiaires dans les villes africaines sous l'emprise de cette nouvelle illusion de développement qu'il propose.
The administrative tower of Cotonou, inaugurated in 2013 on the Benin's Independence Day, is a symbol among others of China - Africa cooperation. It is located accross from the Ministry of Foreign Affairs which is also Chinese-built. The tower project, the selection of its location and the round of negotiations with the local elite and the project management embody the new way in which China has been operating in the urban sector in Africa for the past decade or so. Every step of this process seems a particular declination of the Chinese partnership model. How different is this model from the o ne experienced during the Marxist-Leninist rule in the country until the end of the 80's? Is the new relationship between the development partners and the beneficiaries under the Chinese model just an illusion? So beyond the significant developments about the building which do not take into consideration contextual variables, be they social, environmental or legal, we suggest an analysis of the symbolic value such type of public equipment, achieved thanks to Chinese funding, generates in terms of political visibility.