9-11 Sep 2015 Paris (France)
Femmes au foyer ou entrepreuneuses : les épouses chinoises de Japonais. Housewives or entrepreneurs. The Chinese spouses of Japanese
Hélène Le Bail  1@  
1 : EU-Asia Institute ESSCA  -  Website
ESSCA business school

Les mariages transfrontaliers entre la Chine et le Japon, comme dans l'ensemble de l'Asie du Nord-Est, ont pris au cours des vingt dernières années une ampleur et des formes nouvelles qui font de l'union matrimoniale une route migratoire. De nombreuses femmes chinoises sont ainsi arrivées depuis le milieu des années 1980 dans les communautés vieillissantes de petites villes ou des campagnes japonaises. Ces femmes, souvent entreprenantes, participent activement à l'activité locale que ce soit par leur travail salarié dans les petites entreprises ou par leur travail non salarié de prise en charge des enfants, des beaux-parents, voire du mari âgé.

Mère au foyer ou travailleuses, belles-filles ou entrepreneuses, ma contribution interroge l'impact de ces migrations sur les rapports entre hommes et femmes. Alors que ces femmes s'engagent dans des relations maritales fortement marquées par la division des tâches, comment le statut de migrante favorise la pérennité et/ou la transformation des normes établies dans les relations entre hommes et femmes ? Le regard porté par les sociétés d'accueil sur les mariages arrangés à distance s'inscrit dans la continuité des débats sur la globalisation du travail du sexe (Enloe 1990). Sont dénoncés le caractère souvent marchand des rencontres organisées, la sexualisation du corps féminin, les différentiels de ressources économiques et d'âge entre femmes et hommes. Les échanges économico-sexuels (Tabet 1987) au cœur de ces mariages sont stigmatisés sur le même mode que ceux de la prostitution (Pheterson 2001), mais quelle est la réalité des rapports de force dans ces échanges ? 

 

Crossborder mariages between China and Japan have undergone a rapid increase during the last twenty years, as in the rest of East Asia. The extent and the new forms of crossborder mariages allow us to consider unions as a new migratory route. In fact, many Chinese women arrived through this route in small Japanese ageing cities or villages since the middle of the 1980s. These women actively participate in local activities as employees of small entreprises or through their unpaid work at home (care work for children, parents in law or even for their older husband).

My presentation looks at these migrant women either housewives or employees, daughter in law and/or entrepreneurs and the transfromation of female and male relations. While the women have choosen a deeply gendered route of migration (that of marriage) how does the status of immigrant further confirm or contribute to the transformation of the estbalished norms? In the eyes of the welcoming societies, crossborder mariages are often considered as one side of the globalisation of sex work (Enloe 1990). The commodification and sexualisation of women bodies, the differences of economic ressources and differences of age between the spouses ar often denounced. Sexual-economic exchanges (Tabet 1987) involved in mariages are more stigmatised when the woman is in migration (like in the case of porstitution, Pheterson 2001), but what is the reality of power relations underlying these exchanges?


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