9-11 Sep 2015 Paris (France)
Description de l'atelier / Panel description
Hélène Le Bail  1@  , Florence Lévy, Hsun-Hui Tseng, Gaëlle Lacaze@
1 : EU-Asia Institute ESSCA  -  Website
ESSCA business school

Les migrations des femmes ont longtemps été minorées et rattachées à des mobilités de type familial, ne remettant pas en cause l'ordre patriarcal. Mais que penser du départ de femmes décidant de quitter leur environnement familier pour se rendre seules à l'étranger ? Ces décisions questionnent à la fois les normes de genre et les rapports de pouvoir dans le pays d'origine et dans celui d'arrivée. Quatre présentations interrogeront le poids des normes sociales locales sur les trajectoires individuelles de ces femmes chinoises au Japon et en France, philippines à Taiwan, mongoles en Corée du Sud, parties dans le cadre de migrations de mariage, de migration de travail, dont le travail de sexe.

Bien que dans les quatre pays de destination, elles se trouvent souvent cantonnées aux taches profondément genrées du care (au sens large), au sein de la famille ou dans leur vie professionnelle, elles conservent un espace d'agency. Elles retravaillent à leur niveau la répartition des rôles et les définitions des normes de masculinité, de féminité et de parentalité, à la fois dans le pays d'installation mais également au travers des liens transnationaux qu'elles entretiennent avec la société d'origine. Se dissociant d'une lecture binaire en termes de libération ou d'exploitation, les quatre présentations s'attacheront à une analyse fine des marges de manœuvre ainsi que des modes de reproduction des normes mises en œuvre par ces femmes à l'étranger.

Ce panel est la première occasion pour les intervenantes de croiser leurs travaux sur des terrains qui couvrent l'ensemble de l'Asie du Nord-Est, voire d'inaugurer une coopération portant sur les dynamiques communes aux trajectoires de migrantes étudiées.

 

Women migrations have long been underestimated and only analysed in the frame of family migrations which do not question patriarchal order. In this context, how to apprehend the emigration of women who make the choice of leaving their familiar environments to migrate alone? Their choices question gendered norms and power relations in the country of origin and the country of settlement. We propose four contributions that describe the importance of local social norms in the individual trajectories of Asian women who left their home countries as marriage migrants or worker migrants (including sex workers). These papers will focus on the cases of Chinese women in China and in France, Southeast Asian women in Taiwan and Mongolian women in China and South Korea.

In their different countries of residence, these women are often confined to gendered tasks in the care sector (either in their family or in their professional lives), but they still have room for agency. They recast, at their level, the role repartition and the norms of masculinity, femininity and parenthood, in their host society but also in their society of origin. We want to avoid a binary reading opposing the terms of exploitation and emancipation. The four contributions will try to analyse both the leeway and the reproduction of norms observed along the trajectories of Asian migrant women.

This panel is a first opportunity for the four researchers to cross the results of fieldworks which cover all the countries of North-East Asia. We hope it will be a starting point for further cooperation in order to describe common dynamics of female migrants from different Asian countries.



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