En prenant pour cas d'étude les chefs de syndicats étudiants en Chine et leurs trajectoires politiques futures, la communication se pencherait sur le développement par ces jeunes cadres d'une vocation politique et plus largement sur la formation des jeunes recrues du Parti communiste chinois (PCC). Si elle est ignorée par la littérature en français ou en anglais, l'expérience en tant que « cadre étudiant » a une importance croissante depuis les années 1980 dans le recrutement des cadres du PCC. Via ce début de professionnalisation, ils apprennent les technologies sociales spécifiques au métier politique. L'apprentissage de ce rôle de représentants ainsi que les compétences liées ont alors potentiellement une forte influence sur le futur politique de ces étudiants même dans un système qui n'est pas régi par le suffrage universel. Cette communication serait tirée de mon travail de thèse et basé sur des entretiens semi-directifs avec d'anciens et actuels « cadres étudiants » et sur les CV des dirigeants passés de l'organisation. Le terrain se concentre sur les meilleures universités du pays : l'université de Pékin et l'université Tsinghua L'échantillon se limite à des universités d'élites car elles fournissent le plus gros contingent de cadres du parti.
How does the Chinese Communist Party manage to renew its top leadership and solve the red versus expert dilemma by institutionalizing the promotion of officials who are both loyal and competent? I approach this question through a unique account of cadres' first professionalization experience in college and how it affects their future careers. Based on in-depth interviews and biographical data I unveil the “student cadre” experience, which has been increasingly important in post-reform China and completely overlooked in the literature. It allows college students to work as part-time cadres in charge of the Students' Union. This experience equals early screening and professionalization for numerous cadres, permitting them to build a network as well as signaling their skills and political loyalty altogether. More precisely, I focus on the trajectories of Peking University's and Tsinghua University's Student Unions' leaders. Limiting my sampling to China's two most prestigious universities allows me to take the students' academic skills for granted, and therefore I can focus on what the experience as “student cadre” actually offers in term of signaling political loyalty, developing organizational skills, or establishing a personal network.