Cet atelier entend remettre en question le mythe d'une jeunesse asiatique apolitique. Dans le cas chinois, depuis la répression du mouvement étudiant de 1989, la jeunesse est présentée comme particulièrement désintéressée de la vie publique. Alors qu'à la périphérie de l'Empire les jeunes s'organisent, les mobilisations récentes sur le continent se forment sur la base de groupes sociaux professionnels plus que générationnels. Au Japon, après l'échec des mobilisations étudiantes des années 1960, la jeunesse semble se désintéresser de la politique. Les contributions de cet atelier s'attaquent à ces clichés, en présentant les jeunesses est-asiatiques dans leur diversité. Trois contributions sur la Chine populaire s'intéressent à des groupes différents dans leur rapport à la société et à l'État-parti. Ils investissent des lieux de socialisation, que ce soit des bars et des concerts de punk, les organisations de jeunesse de l'Etat-parti, ou des espaces de discussion. Cette diversité de modes d'organisations reflète une multiplicité d'identités politiques, loin d'une vision apathique de la jeunesse chinoise. Deux contributions se penchent sur le renouvellement des répertoires de mobilisations politiques, l'une centrée sur l'écologie et les pratiques démocratiques à Taiwan, l'autre autour de personnalités du monde artistique dans le Japon post-Fukushima. Si les systèmes politiques chinois, japonais et taiwanais divergent, une comparaison des modes d'organisation de la jeunesse s'avère heuristiquement intéressante. Plutôt que de présenter les jeunes comme écrasés ou manipulés par des forces politiques qui les dépasseraient, ces contributions ont en commun de partir de leurs choix et de leurs engagements politiques, afin de voir comment, dans des contextes sociaux et politiques différents, ils redéfinissent leurs rapports à l'État et la société.
This panel aims at tackling the myth of an apolitical Asian Youth. In the Chinese case, young people have been depicted as lacking interest in public life since the repression of the Tiananmen movement. Whereas in the broader Chinese world young people tend to organize themselves, the political movements on the mainland are established more along the lines of social classes rather than generational groups. In Japan, after the failure of the student movement in the 1960s, the young people seem to have lost interest in politics. The contributions in this panel question these clichés and unveil the diversity one can find among East Asian youth. Three contributions about mainland China focus on groups which differ in their relationship with the broader society and the Party-State. They organize in a variety of ways, socializing in punk bars or concerts, in the youth organizations of the Party-State, or through discussion groups. This reflects a diversity of political identities, far from the supposed apathy of Chinese Youth. Two contributions focus on the renewal of the collective action repertoires: one underlines the renewal of political participation trough the issues of ecology and democratic pratices in Taiwan, and the other studies the increasing political importance of artists in post-Fukushima Japan. If the Chinese, Japanese and Taiwanese political systems differ greatly, comparing the way young people organize is theoretically interesting. Rather than presenting the youth as controlled by greater political forces, these contributions have in common to focus on the political choices of the young people themselves. It allows us to better understand how, in different social and political contexts, they define the way they interact with society and the State.
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