Chŏng Yagyong, ou Tasan, lettré-fonctionnaire de la cour de Chŏngjo (r. 1776-1800) fut principalement formé dans la mouvance philologique de la dynastie chinoise des Qing (1644-1912). Etant lui-même lauréat des concours, il maîtrisait la norme véhiculée dans les textes canoniques et les règles administratives qui en étaient issues. En fonction à la cour, il se démarqua de ses pairs, s'intéressant aux sciences, aux technologies et à la religion chrétienne venues d'Occident. Si le champ scientifique et technique lui offrit une gloire incontestable, son rapprochement avec le christianisme lui valut un long exil et la fin de sa carrière politique. Il profita toutefois de cette période (1801-1818) pour produire, entre autres, un commentaire des Quatre Livres avec un sens critique aigu et parfois même un esprit contestataire envers la pensée de Zhu Xi (1130-1200).
Ici nous pouvons nous interroger sur les convictions profondes de Chŏng Yagyong. S'opposait-il déjà, sur certains points, aux théories du maître Song unanimement reconnu ? Dans quelle mesure l'articulation entre théorie et pratique s'imposait-elle à lui ? Pour examiner ces questions, je mettrai en perspective certaines critiques formulées par Tasan à l'encontre de l'orthodoxie néoconfucéenne avec son activité de fonctionnaire à la cour de Chŏngjo.
Chŏng Yagyong, or Tasan, scholar-official of the court of Chŏngjo (r. 1776-1800), was mainly trained in the philological movement of the Chinese Qing Dynasty (1644-1912). Himself a laureate of the competitive exams, he mastered the standard portrayed in the canonical texts and their driven administrative rules. As official of the court, he stood out from his peers, taking an interest in science, technology, and the Christian religion from the West. Though he gained an undeniable glory from the scientific and technical fields, his rapprochement with Christianity brought about his long exile and the end of his political career. However, he took advantage of this period (1801-1818) to produce, among other things, a review of the Four Books with an acute critical, and sometimes even rebellious spirit towards Zhu Xi.
Here, we can ask ourselves about Chŏng Yagyong's profound convictions. As an official, was he already, on some points, against the Song master's unanimously recognized theory? To what extent was the relationship between theory and practice imposed on him? To examine these questions, I will put some Tasan's criticism towards the neo-Confucian orthodoxy in context with his official activity at the court of Chŏngjo.
- Poster