9-11 Sep 2015 Paris (France)
Voix littéraires à Taïwan en temps de guerre / Literary Voices in Taiwan in Time of War
Sandrine Marchand  1@  
1 : Institut des textes et manuscrits modernes  (ITEM)  -  Website
CNRS : UMR8132, École normale supérieure [ENS] - Paris
45, rue d'Ulm 75005 PARIS -  France

Pendant la colonisation japonaise, la condition des intellectuels à Taiwan est ambivalente ; ils subissent l'oppression du gouvernement colonial, puis la « nipponisation » kominka au moment de la guerre, mais ils sont aussi stimulés par le rapprochement du Japon de l'ère Meiji, son niveau d'éducation et son ouverture à l'Occident. Intellectuels japonais et taïwanais se croisent dans les revues et les groupes littéraires. Mais la guerre impose à la fois sa propagande et son silence. Les publications et les échanges se raréfient. Est-t-il possible d'écrire en temps de guerre ? Même si les textes ne sont pas publiés, les écrivains ressentent-ils la nécessité de retenir, de prendre des notes ? En quelle langue écrit-on alors (japonais, chinois, dialectes) ? J'aimerais interroger ce silence de la guerre, silence dû aux bouleversements autant qu'à la censure, essentiellement du point de vue de la poésie avec des poètes (hommes et femmes) comme Chan Ping 詹冰, Ch'en Hsiu-hsi 陳秀喜... J'interrogerai le contenu comme la forme des textes afin de me demander ce que l'on écrit en temps de guerre, et afin de faire une comparaison avec ce que l'on écrit après-guerre, avec le recul et le retour sur soi. Quel regard les poètes portent-ils sur le monde en guerre, comment le vivent-ils intimement, comment expriment-ils leur point de vue sur les conflits et reflètent-ils l'expérience qu'ils en ont?

 

During the Japanese colonization, the situation of Taiwanese intellectuals in Taiwan was ambivalent; they were oppressed by the colonial government, and then, at the end of the period, by the kominka movement. But, at the same time, they were energized by the vicinity of Japan's Meiji period: its high education level and its openness to Western cultures. Japanese and Taiwanese intellectuals met in Taiwan thanks to literary reviews' activities and literary groups. But war ordered silence and propaganda. Even if there were less publications and exchanges, was it possible to write in that time of war? Did writers still feel the need to write, to take notes, to keep in mind what they were experiencing? In which language did they write (Japanese? Chinese? dialects?) I would like to question the silence of war - a silence due to the censorship as well as to disorder and confusion - essentially from the point of view of poetry, with men and women poets like Chan Ping 詹冰, Ch'en Hsiu-hsi 陳秀喜... I will question their writings, both content and language, in order to understand what was written in wartime, and in order to make a comparison with what was written after the war, at some distance and at the time of introspection. What kind of considerations, opinions and feelings did writers express in their writings, in which way did their writings reflect their experiences?


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