Lorsqu'en 1937 éclate la guerre sino-japonaise, les membres de la diaspora chinoise installés au Japon se retrouvent confrontés à un choix difficile : rester dans le pays devenu ennemi ou retourner en Chine. L'Ambassade de Chine, autorité de référence pour les ressortissants chinois, souffrait elle-même en son sein de divisions entre ceux qui souhaitaient résister au Japon et ceux qui, au contraire, optaient pour des positions plus conciliantes. L'arrestation des membres du Guomindang qui menaient la lutte de résistance sur le sol japonais furent arrêtés, entraîna une réorganisation de la communauté des chinois d'outre-mer. Beaucoup se désolidarisèrent des autorités nationalistes représentées par Chiang Kai-shek pour soutenir Wang Jingwei et son gouvernement collaborationniste installé à Nankin. Celui-ci bénéficia dès lors des fonds que la diaspora chinoise avait un temps destinés au financement de la lutte de résistance. Par ailleurs, les entrepreneurs chinois adressèrent des requêtes aux autorités japonaises afin que l'activité de leurs entreprises soit maintenue ; ils demandaient aussi l'autorisation de constituer des chambres syndicales ou d'intégrer celles déjà existantes.
Ces attitudes de conciliation à l'égard du gouvernement japonais n'étaient toutefois pas représentatives de la totalité de la diaspora. En effet certains groupes, comme celui des étudiants venus du Mandchoukouo par exemple, dénonçaient l'agression japonaise en Chine et prônaient la lutte de résistance. Au moment où les activités des Japonais opposés à la guerre étaient totalement asphyxiées, ces mouvements de résistance ont eu une portée historique très forte.
L'objectif de cette communication sera de rendre compte et de comprendre les différentes tendances de la diaspora chinoise au Japon dans son positionnement pro ou antijaponais et de ses liens avec la société japonaise de l'époque.
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The Chinese diaspora in Japan faced a difficult choice when the Sino-Japanese war broke out in July 1937 : staying in a country now seen as the ennemy or returning to their homeland. Within the Chinese embassy itself, which was the reference authority for the Chinese nationals, confrontations arose between those who wanted to organise the resistance against Japan, and those who, on the contrary, would rather opt for more accommodating positions.
Following the arrest of Guomindang's members for being involved in resistance activities, the overseas Chinese community in Japan was forced to reorganize. Many dissociated from the nationalist authorities represented by Chiang Kai-shek and decided to support Wang Jingwei's collaborationist government established in Nanking, which therafter benefited from funds previoulsy raised by the Chinese diaspora in the purpose of supporting the anti-Japanese resistance activities. Besides, the Chinese entrepreneurs submitted requests to the Japanese authorities that the activity of their companies be maintained; they also asked for the authorization to establish trade associations or to join those already existing.
Collaborating with the Japanese government was, however, not the only attitude within the Chinese diapora. Indeed, some groups like, for example, that of the students coming from Mandchoukouo condemned the Japanese aggression in China and urged for resistance. Since the activities of the Japanese citizens opposed to the war had been almost supressed, those appeals to resistance had a strong impact on the Japanese society.
The aim of this paper is to reveal and to explain the different political leanings of the Chinese diaspora in Japan, and how people decided to take their stand for or against Japan.
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