La majeure partie des chercheurs s'accorde aujourd'hui à appeler « transition » les changements sans précédent que connaît la Birmanie depuis 2010. Politique, droits de
l'Homme, économie et territoire : tous les secteurs de la vie birmane semblent en mutation.
Ainsi, malgré l'influence toujours forte des militaires, et bien que les événements rappellent régulièrement la fragilité des avancées, un système quasi-démocratique se met
progressivement en place et l'armée, sous sa forme dictatoriale, n'est plus directement présente. Parallèlement à cette transition politique, l'accélération des processus de
mondialisation, de libéralisation économique et des investissements étrangers transforment en profondeur le quotidien et les paysages de certains territoires.
Cependant, le reste du pays ainsi que certains groupes ethniques s'inscrivent dans des mutations plus lentes, voire restent en marge de ces dynamiques : la situation politique et
humanitaire reste très préoccupante dans les États Kachin et d'Arakan. À l'approche des élections présidentielles de novembre 2015, la question des minorités ethniques, de la paix,
des espaces frontaliers et des héritages politique du passé demeurent donc des enjeux majeurs.
Notre panel est une invitation à éclairer et travailler cette question de la marge : territoires de la marge à toutes les échelles ; groupes sociaux qui subissent, combattent ou
revendiquent leur marginalité ; pratiques culturelles et religieuses émergentes ou en reflux...
Notre panel vise à porter un regard aussi large et multidisciplinaire que possible sur la transition, mais aussi sur ses frontières afin d'appréhender au mieux les rapides mutations de
la Birmanie. Nous espérons également favoriser les échanges et la collaboration des chercheurs, français comme étrangers, pour une meilleure connaissance générale de la
Birmanie contemporaine.
Today most researchers agree on calling the unprecedented changes that Burma has gone through since 2010 a "transition". Politics, human rights, economy and territory: all the
sectors in Burmese life seem to undergoing a transformation'.
Thus, despite the still strong influence of the military and even though events regularly remind us of the fragility of the changes, a quasi-democratic system is establishing itself and
the army, under its dictatorial form, is no longer clearly present. In parallel with this political transition, the acceleration of globalization processes, of economic liberalization and of
foreign investments is deeply changing the daily life and landscape of some regions.
However, the rest of the country as well as some ethnic groups follow a slower mutation, or even stay in the margin(s) of those dynamics: the political and humanitarian situations
remain very concerning in the Kachin and the Rakhine States. As we draw closer to the November 2015 presidential election, the questions of ethnic minorities, peace, and political
inheritance from the past are still considered as major issues.
Our panel is an invitation to elucidate and to work on this question of margins: territories of margins at all scales; social groups who undergo fights or claim their marginality; emerging or
declining cultural and religious practices, etc. Our panel aims to take a view as large and multidisciplinary as possible at this transition including the country's borders so as to grasp
the quick mutations of Burma as best we can. We also hope to favour the exchanges and collaboration of researchers, French as well as from other nationalities, for a better knowledge of contemporary Burma.
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