9-11 Sep 2015 Paris (France)
Description de l'atelier / Panel description
Maud M'bondjo  1@  , Jeehyun Noe  2@  , Guillaume Dutournier  3, 4@  
1 : Centre de recherche sur les civilisations de l'Asie Orientale  (CRCAO)  -  Website
Collège de France, CNRS : UMR8155, Université Paris VII - Paris Diderot, École Pratique des Hautes Études [EPHE]
Centre de recherche sur les civilisations de l'Asie orientale - UMR8155 Collège de France 52, rue du Cardinal Lemoine 75005 Paris -  France
2 : Centre de Recherches sur la Corée/Equipe de Chine, Corée, Japon  (CRC-CCJ)  -  Website
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), CNRS : UMR8173
22 avenue du Président Wilson 75116 Paris -  France
3 : ASIES  (ASIES EA 4512)
INALCO
2 rue de Lille - 75007 - PARIS -  France
4 : École des hautes études en sciences sociales  (EHESS)  -  Website
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), École des Hautes Études en Sciences Sociales [EHESS]
54, boulevard Raspail 75006 Paris -  France

Cet atelier entend étudier les liens entre connaissance et action qu'ont pu élaborer les lettrés chinois et coréens aux époques prémodernes. En replaçant le discours de ces penseurs dans les pratiques qui leur donnent sens, celui-ci se situe au carrefour de l'histoire intellectuelle et de l'anthropologie des savoirs.

Les interventions partiront de la dynastie chinoise des Song (960-1279), matrice d'une nouvelle orthodoxie appelée à essaimer dans toute l'Asie orientale. Si ce mouvement intellectuel peut être dit « néoconfucéen », c'est qu'il unifie la tradition des Classiques (jing/kyŏng) autour d'un corpus revisité et engendre un nouveau rapport à ce dernier. Dans cette reformulation, les élaborations de Zhu Xi (1130-1200) jouent un rôle déterminant : en appuyant son commentaire des antiques « Quatre Livres » (sishu/sasŏ) sur une sélection de commentaires antérieurs, ce lettré de premier plan cherche à rétablir sous forme condensée la totalité du savoir véhiculé par les Classiques. Destinée aux lettrés en général, fonctionnaires ou non, cette synthèse de Zhu Xi procède d'une vision opératoire des liens entre culture de soi et action politique. Mais son geste exégétique se veut aussi la réactualisation d'un savoir englobant, rendu plus accessible dans l'acte même de son rétablissement. Aussi est-ce avec l'ambition d'un enseignement pratique que ce savoir fut reçu, et parfois critiqué, par les lettrés coréens de la dynastie Chosŏn (1392-1897).

En revenant ici sur les dynamiques d'orthodoxisation qui façonnent les écrits néo-confucéens de la Chine et de la Corée traditionnelles, on entend dépasser la dichotomie moderne entre « théorie » et « pratique », afin de mieux comprendre l'autorité dont sont investies les élaborations lettrées en tant qu'actes de savoir. Pour ce faire, on privilégiera des pratiques circonscrites (méditation, pratiques de lecture...) qui permettront d'interroger sur pièces la valeur et les limites de la normativité des savoirs lettrés en contexte néoconfucéen.

 

This workshop intends to study the links between knowledge and action that were developed by Chinese and Korean scholars in pre-modern times. Replacing the discourse of these thinkers at the very heart of the practices that have brought their meanings allows it to be at the crossroads of intellectual history and anthropology of knowledge.

Interventions will begin with the Chinese Song Dynasty (960-1279), matrix of a new orthodoxy destined to spread throughout Eastern Asia. This intellectual movement can be called "Neoconfucian", as it unifies the tradition of the Classics (jing/kyŏng) around a revisited corpus and then generates a new relationship to the latter. In this reformulation, Zhu Xi (1130-1200)'s elaborations play a fundamental role: by grounding his commentary of the "Four Books" (sishu/sasŏ) in a selection of previous comments, this major scholar aims at restoring the essence of fundamental learning conveyed by the Classics. Intended for scholars in general, officials or not, Zhu Xi's synthesis proceeds from an operative vision of the relationship between self-cultivation and political action. But his exegetical gesture also aims at updating an encompassing learning that is later more accessible in its actual recovery. Therefore it is with the aim of a practical learning that this knowledge was received, and sometimes criticized, by the Korean scholars of the Chosŏn Dynasty (1392-1897).

By returning to the orthodoxy process' dynamics that shaped neo-Confucian writings in traditional China and Korea, we intend to overcome the modern dichotomy between "theory" and "practice". We will therefore have a better understanding regarding the authority of scholars' elaborations considered as acts of knowledge. To do so, we will focus on several circumscribed practices (meditation, reading practices ...) that will allow an analysis of both values and limitations of literati learnings' normativity in Neo-Confucian context.



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