9-11 Sep 2015 Paris (France)
Surmonter une dichotomie : Interprétations de la notion de patrimoine immatériel en Thaïlande. / Beyond Dichotomies : The interpretation of the notion of intangible heritage in Thailand
Pijika Pumketkao-Lecourt  1@  
1 : École Nationale Supérieure d'Architecture de Paris-Belleville, L'UMR AUSser : Architecture Urbanistique Société : Savoirs Enseignement Recherche  (ENSA de Paris-Belleville, UMR AUSSER)  -  Website
PRES Université Paris-Est
UMR AUser 3329 ENSA Paris-Belleville 60, bd de la Villette 75019 PARIS -  France

Cette contribution examine la façon dont la notion de ‘patrimoine immatériel' est interprétée dans la culture thaïe. A l'instar de Smith et Akagawa (2008), elle interroge la validité universelle du paradigme s'articulant autour des notions de ‘matérialité' et ‘immatérialité'. En 2011, ICOMOS-Thaïlande présente la troisième ébauche de la « Charte de Bangkok ». Cette Charte traduit l'expression «patrimoine immatériel » par ‘jap tǿng mai dai', qui désigne un patrimoine ‘insaisissable', associé avec les idées de phūmpanyā (sagesse), khwāmrū (savoir-faire), et khwām cheūa (croyance), mais qui fait partie intégrante du patrimoine que l'on définit jap tǿng dai', « saisisable ». A travers cette proposition, ICOMOS-Thailande tente de (re)combiner deux aspects (matériel/immatériel) apparemment opposés dans la culture internationale du patrimoine. L'objectif est d'établir des principes de conservation qui rendent compte des pratiques et des croyances de la société coutumière. Or, en Thaïlande, les dispositifs théoriques et opérationnels des services techniques nationaux sont tournés essentiellement vers les aspects matériels de la culture. Dès lors, le terme phūmpanyā (sagesse) est rapidement adopté par les architectes et les associations civiles qui portent leur attention sur le patrimoine populaire local. Cette adoption amène à la construction de discours hybrides, puisant dans les conceptions du sacré et du lien social. 

 

This presentation examines how Thai culture has interpreted the notion of intangible heritage. It questions the universal relevance of the paradigm that draws a distinction between “tangibility” and “intangibility” in the heritage field[1]. In 2011, ICOMOS-Thailand has presented the third draft of the “Bangkok Charter”. Here, the notion of “intangible heritage” has been translated by ‘jap tǿng mai dai.' This expression designates an « elusive » heritage, associated with the ideas of phūmpanyā (wisdom), khwāmrū (know-how), and khwām cheūa (beliefs). However, jap tǿng mai dai' is an integral part of jap tǿng dai', the heritage « that can be grasped ». Through these translations, ICOMOS-Thailand has aimed to (re)combine tangibility and intangibility and propose conservation principles that are related to Thai customs and beliefs. In Thailand, national technical services mainly take into consideration the material aspects of culture. So, architects and civil society associations have rapidly adopted the word phūmpanyā (wisdom) in order to give account of local vernacular heritage. This has lead to the construction of hybrid discoures that draw on Thai conception of the sacred and social ties.

[1] Smith, L. and Akagawa, N. 2008. Intangible Heritage. Key Issues in Cultural Heritage. London-New York: Routledge.



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