En Thaïlande, c'est par la voie indirecte de liberté de réunion, entendue au sens large, que s'est affirmée progressivement une liberté désormais primordiale dans la vie démocratique de ce pays, la liberté de manifestation. Pourtant et de manière en apparence paradoxale, la liberté de manifestation, liberté fondamentale, n'est pas considérée par le droit thaïlandais comme une liberté autonome. D'un côté, la liberté de manifestation, principal moyen d'expression de l'opinion, permet aux citoyens de participer aux affaires publiques et d'exercer un contrôle voire même une influence directe sur celles-ci. Mais, d'un autre côté, cette liberté de manifestation correspond à un droit individuel qui, pour produire ses effets, implique une action collective. Sans limites, sans aucun contrôle, c'est la sécurité juridique et la sauvegarde de l'ordre public qui risque de se trouver gravement troublé. Quels jalons le juge doit-il poser ? Quelles frontières établir entre la liberté de réunion pacifique, la libre expression, la manifestation et la révolte ? Peut-on fixer un cadre juridique à l'insurrection quand elle-devient un moyen de gouvernement ? Quelle est la perception de ces phénomènes par le juge ?
In Thailand, Freedom of Manifestation is gradually recognized through Freedom of Assembly in general terms as it is an essential freedom of democratic life. However, Thai laws do not consider Freedom of Manifestation as an autonomous freedom despite its fundamental character. On one side, Freedom of Manifestation is a principle way to express our opinion as it allows the citizen to participate in public affairs and to give them the opportunity to control directly the politics of their country. But on the other side, Freedom of Manifestation is related to individual right and can lead us to a collective action. Due to the lack of limits, legal framework and control, the laws of society, the peace and the public order can be violated. In light of the judges' view, what are the terms and regulation of Freedom of Manifestation? What are its limits? Are the judges allowed to make a decision for the purpose of public interest? What are the differences between Freedom of peaceful Assembly, Freedom of Expression, Freedom of Manifestation and the acts of revolt? Can we set up a legal framework on the insurrection when it becomes a mode of government? What is the judges' perception towards to these phenomena?