Depuis la fin des années 90, la série télévisée sud-coréenne (ou « k.drama ») a obtenu une certaine reconnaissance internationale. Elle s'exporte désormais sur les marchés audiovisuels internationaux et est massivement consommée sur Internet, y compris dans des régions restées jusqu'alors relativement hermétiques à ce genre de produits.
Plusieurs recherches ont tenté de comprendre cet engouement à l'étranger (spécialement en Asie) et plusieurs raisons telles que, la proximité culturelle, les influences étrangères et les stratégies commerciales ont été avancées. Pourtant, peu ont tenté de replacer le tv drama coréen dans son système de production, étape pourtant déterminante, pour bien comprendre un tel produit culturel.
Cette présentation ambitionne de questionner la série télévisuelle sud-coréenne en tant que produit culturel hybride issu d'une industrie culturelle spécifique et élément important d'un système médiatique. Prenant appui sur une analyse sémiologique conduite sur près de quinze ans de production, elle propose ainsi de délaisser les traits culturels généralement convoqués lorsqu'il s'agit de définir une supposée identité (sud) coréenne et de travailler à la définition d'un genre télévisuel contemporain qui trouve, dans la société hyper-capitaliste sud-coréenne, un terrain très favorable.
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Since the end of the nineties, South Korean TV drama (or k.drama) has gained international recognition. It is now widely distributed in foreign markets and massively consumed on the Internet, including in some areas which had remained untouched by such cultural contents until now (Europe, America).
Many researches have tried to trace the keys of success for spreading Korean TV drama abroad (and especially in Asia) and have then introduced cultural affinities, foreign influences and commercial strategies. However, few of them have thought to place the object of study in its own production system.
This paper aims to question the South Korean TV drama as a hybrid cultural product produced from a particular cultural industry and as an important component of the media system. Using the findings of the semiotic analysis of fifteen Korean TV dramas and almost fifteen years of Prime-Time schedules, it suggests to put aside the cultural aspects generally studied when a supposed Korean identity of the TV drama is defined, and instead, to define a contemporary TV genre flourishing in the South Korean hyper-capitalist society.