On observe depuis plusieurs années une multiplication des discours sur les « smart cities ». A partir des nombreuses définitions académiques recensées, la smart city peut être caractérisé comme un système urbain réflexif qui vise à tirer profit des technologies numériques afin de poursuivre un certain nombre d'objectifs, dont une croissance économique pérenne, un accroissement de la qualité de vie, une gouvernance élargie qui confère une place centrale aux citoyens, et la résolution des problèmes énergétiques et environnementaux. Néanmoins, les recherches sur les smart cities privilégient très majoritairement des entrées techniques et managériales.
Dans ce contexte, notre panel propose d'étudier les smart cities asiatiques en combinant des approches socio-politiques et géographiques, en prenant pour cas d'étude des projets chinois et japonais. L'objectif est d'aller au-delà des discours afin de comprendre les rapports entre acteurs publics et privés dans l'aménagement urbain à l'œuvre dans ces smart cities, et de questionner l'hypothèse de l'existence d'un modèle de smart city asiatique. Dans cette optique, Carine Henriot proposera une généalogie de la smart city chinoise, laquelle est étroitement liée au paradigme de ville durable et se caractérise par l‘imbrication des initiatives privées à l'action publique (Shanghai). Raphaël Languillon-Aussel puis Nicolas Leprêtre analyseront respectivement les enjeux d'aménagement dans des projets menés par des entreprises privées (Kashiwa-no-ha) et les jeux d'acteurs dans des initiatives impulsées par l'État japonais (Yokohama, Kyoto Keihanna). Enfin, Benoit Granier déplacera la focale au niveau des habitants en s'intéressant au rôle qui leur est dévolu et à leurs pratiques effectives dans plusieurs smart cities japonaises (Kashiwa-no-ha et plusieurs Smart Communities).
English version
Together with the rise of “smartness”, smart cities have rapidly increased in their real number as well as in terms of discourses. According to most academic definitions, smart cities can be characterised as a reflexive urban system aiming at using ICTs in order to reach manifold objectives such as sound economic growth, increased quality of life, citizen-centric and improved governance as well as energy and environmental crisis mitigation. However, research has so far mainly focused on managerial and technical issues.
In this respect, we propose in our session to analyse East Asian smart cities through socio-political and geographical approaches, with Chinese and Japanese projects as case studies. Our objective is to go beyond the official speeches and to understand the relations between the private and public actors engaged in smart city development, and to explore the assumption of a specific East Asian smart city model. In this regard, Carine Henriot presents a genealogy of the smart city in China, which is closely tied with the sustainable city paradigm and is characterized by the imbrication of private sector-led initiatives within public action. Focusing on Japan, Raphaël Languillon-Aussel and Nicolas Leprêtre respectively propose to analyse planning issues in smart city projects conducted by private companies (Kashiwa-no-ha case) and interplay among stakeholders in public-led initiatives (with Yokohama and Kyoto Keihanna as case studies). Finally, Benoit Granier emphasises the impact of smartness on people in Japan, especially concerning their participation as citizens and consumers and their practices.
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