It is a fundamental teaching of Pure Land Buddhism that anyone who says the nenbutsu will be reborn in the Pure Land, thanks to Amida Buddha's power and compassion. But what about a miscarried fetus? Or what about a baby who dies before being able to speak? This anxiety about the postmortem destiny of fetuses and infants coalesced in a doctrinal debate among Buddhist priests of the Jodo Shinshu school in eighteenth- and nineteenth-century Japan. The parents of dead or dying babies hoped to perform rituals that would ensure the baby's rebirth in the Pure Land. However, this sort of vicarious salvation goes against Pure Land Buddhist orthodoxy. Hence both parents and priests faced a dilemma.
The theological question of infant salvation was inherent in the original Indian Pure Land scriptures. Why did it become a focus of anxiety only in Edo-period Japan? I will suggest some contributing factors: the practice of infanticide; the fact that other schools of Japanese Buddhism, especially Zen, provided rituals and talismans to save deceased infants and other ghosts; the fact that Edo popular culture was awash in paintings of and stories about unhappy, bloody ghosts (including infants and mothers who died in childbirth).
Un des enseignements fondamentaux du bouddhisme de la Terre Pure affirme que quiconque récite le nenbutsu renaîtra au paradis de la Terre Pure, grâce au pouvoir et à la compassion du Bouddha Amida. Mais que se passe-t-il dans le cas des fœtus morts lors d'une fausse couche? Ou dans celui d'un bébé mort avant d'apprendre à parler? L'angoisse éprouvée au sujet de la destinée posthume des fœtus des nourrissons prit au Japon la forme d'un débat sur la doctrine menée par les prêtres bouddhistes de l'école Jôdo Shin au cours du XVIIIe et XIXe siècles. Les parents d'enfants morts ou mourants espéraient pouvoir célébrer des rites assurant la renaissance du bébé dans la Terre Pure. Cependant ce type de salut par procuration contredit l'orthodoxie de cette école de pensée bouddhique. Les parents ainsi que les prêtres se trouvèrent alors confrontés à un dilemme.
La question théologique du salut des enfants en bas âge était inhérente aux textes originaires du bouddhisme indien. Pourquoi alors devint-elle au Japon une source d'angoisse seulement à l'époque d'Edo? Je voudrais suggérer plusieurs facteurs qui ont pu contribuer à cet état d'esprit: la pratique de l'infanticide, le fait que d'autres écoles bouddhiques telles que le Zen proposaient des rites ou des talismans permettant aux bébés ou à d'autres revenants d'atteindre leur salut, le fait que la culture populaire de l'époque d'Edo était inondé de récits ou d'images mettant en scène des fantômes malheureux-y compris ceux des bébés ou des mères mortes en couches.