Le mouvement du premier mars 1919, mouvement de protestation pacifiste qui mobilisa la population coréenne contre la colonisation de la Corée par le Japon (1910-1945) est aujourd'hui encore profondément ancré dans la mémoire collective coréenne. En Corée du Nord comme en Corée du Sud, cet évènement est couramment convoqué par de multiples acteurs sociaux comme référence historique, politique et culturelle. Les deux Etats coréens produisent eux-mêmes régulièrement des discours faisant référence au premier mars 1919, l'intégrant dans leurs panthéons historiques et politiques respectifs. Cet usage général ne peut toutefois masquer de profondes divergences, désaccords, concernant notamment l'interprétation et la valeur historique qu'il faut accorder à ce mouvement, divergences qui se sont cristallisées dès la fin de la colonisation japonaise.
Dans la continuité de recherches précédentes portant sur les processus de construction de ce mouvement comme marqueur incontournable de l'identité nationale au Sud et comme élément constitutif mais relativisé de l'identité nationale au Nord, lors de la fondation des deux Etats coréens, cette communication s'interrogera sur les processus de réaffirmation ou redéfinition de cette frontière de l'identité coréenne lors des commémorations plus récentes du mouvement du premier mars 1919 par les deux Etats coréens, notamment depuis la Sunshine policy, politique de rapprochement entre les deux Corée. Les tentatives de commémoration conjointe et les publications de communiqués communs, à l'initiative d'associations nord et sud-coréennes seront également pris en considération.
The First March Movement (1919), peaceful protestation movement which mobilized the Korean population against Japanese colonization of Korea (1910-1945) is still deeply rooted in Korean collective memory. Both in South and North Korea, this movement is often quoted by social actors as an historical, political and cultural reference. Both Korean States often produce discourses including references to the First March Movement, incorporating it in their respective political and historical pantheon. The wide use of this memory should not hide the existence of deep disagreements concerning the historical value of this movement.
Following previous researches on this subject, which focused on the period of the foundation of both Korean states and analyzed the construction of this movement as a core and inviolable element of national identity in the South vs an existing but limited element of national identity in the North, this communication aims at analyzing the recent processes of re-asserting or re-defining this frontier of Korean identity, especially since the implementation of the Sunshine policy. Attemps to organize joint commemoration between South and North Korean actors or association will be also taken into consideration.
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