La culture populaire japonaise est souvent perçue comme le véhicule d'un « nationalisme culturel » (YOSHINO) dans lequel le manga jouerait un rôle dans le processus de construction d'une identité nationale (KINSELLA). Pourtant, quand il s'agit d'Histoire, la pluralité des discours semble exprimer des ambiguïtés et des paradoxes qui ne peuvent être compatibles avec une mémoire uniforme. Concernant la seconde guerre mondiale, le manga est ainsi parfois accusé de promouvoir une image de pays victime (NAPIER) et de contribuer à une certaine apathie mémorielle. D'un autre côté, d'autres (PENNEY ; NATSUME ; NAKAR) ont remarqué au contraire l'extraordinaire profusion de récits dessinés qui traitent de manières très diverses ce sujet polémique.
A ce titre, la récurrence du terme Yamato (大和) dans les mangas contemporains est assez étonnante. Ancien nom du Japon, mais aussi cuirassé au destin funeste durant la seconde guerre mondiale, le Yamato est aussi connu comme le titre d'un manga et surtout d'une série télévisée d'animation très populaire (Uchû Senkan Yamato 宇宙戦艦ヤマト1974) qui a engendré de nombreuses adaptations jusqu'à nos jours. La série Yamato inaugure une nouvelle manière de fabriquer des produits culturels en axant son développement sur le mediamix (ou « convergence culturelle », JENKINS) et a rassemblé une communauté de fans qui est devenue la « première génération d'otaku » (AZUMA).
Le but de cette présentation est de définir les rapports qu'entretient la série Yamato avec le passé du Japon, à travers ce mot « Yamato » qui exprime d'un côté un pays mythique, oublié et de l'autre, une arme de guerre évoquant la fierté passée et la « noblesse de l'échec » (MORRIS).
Japanese popular culture is often seen as a tool of « cultural nationalism » (YOSHINO) where manga plays a role in the building of a National Identity (KINSELLA). However, concerning History, the plurality of discourses may express ambiguities and paradoxes, which cannot be compatible with a unified form of memory. When touching with WW2, manga is sometimes accused to promote an image of Japan as victim (NAPIER) and to contribute to a certain memorial apathy. In the other hand, some (PENNEY ; NATSUME ; NAKAR) have pointed out the fantastic profusion of manga dealing with this polemical topic.
As such, recurrence of the word “Yamato” (大和) in contemporary manga is quite surprising. Old name of Japan, but also a battleship destroyed during WW2, Yamato is very famous as a manga and then as an animated series (Uchû Senkan Yamato 宇宙戦艦ヤマト1974) that generated a lot of adaptations until now. Yamato marked the start of a new way to produce cultural products, focusing on mediamix (« cultural convergence », JENKINS) and gathered a fandom that became the « first generation of otaku » (AZUMA).
The goal of this presentation is to define the relations between Yamato and the past of Japan, through the Word Yamato itself which express in one hand a mythical land, forgotten and in the other, a military weapon recalling an old pride and the nobility of failure (MORRIS).
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