L'avènement du tourisme en Indonésie transforme en profondeur la société en bouleversant le rapport des Indonésiens au temps, à l'espace, à l'environnement, mais aussi aux autres et à soi, notamment dans la relation au corps et à son exposition. L'objet de cette analyse, dont les résultats émanent en partie de la récente thèse d'Asep Parantika (soutenance mars 2015) co-dirigée par Philippe Violier et Sylvine Pickel-Chevalier, permet de comprendre le processus d'appropriation du tourisme dans la société indonésienne, entre transfert de modèles occidentaux (le tourisme étant née sur l'archipel au travers de pratiques internationales implantées entre le XIXe et le début du XXe siècle à Java et à Bali), et résistances culturelles et religieuses –musulmanes, hindoues, animistes. La rencontre de ces diverses influences permet l'émergence de nouveaux modèles touristiques par syncrétisme, qui s'avèrent dynamiques. En effet, les pratiques touristiques indonésiennes intègrent certes la singularité culturelle locale qui se perpétue, mais elles constituent aussi des vecteurs d'émancipation...

The advent of the tourism in Indonesia transforms deeply the society by upsetting the relation of the Indonesians to time, to space, to the environment, but also to the others and by that to oneself -notably within the relation to body and in its exhibition. The object of this analysis, the results of which emanate partially from the recent thesis of Asep Parantika (March, 2015) co-supervised by Philippe Violier and Sylvine Pickel-Chevalier, allows to understand the process of appropriation of the tourism by the Indonesian society, between transfer of western models (the tourism having been born on the archipelago through international practices implanted between the XIXth and the beginning of the XXth century in Java and to Bali), and cultural and religious resistances - Moslems, Indians, animists. The meeting of these different influences allows the emergence of new tourist models by syncretism, which turn out dynamic. Indeed, the Indonesian tourist practices integrate certainly the local cultural peculiarity which continues, but they also constitute vectors of emancipation ...