Après sa publication, en 2011, Zujie (La Concession) par Xiao Bai a été salué comme un succès unique dans la littérature chinoise contemporaine. Inspiré par des événements historiques et soutenu par une recherche méticuleuse des archives, le roman recrée le Shanghai semi-colonial de 1931, mélangeant modèles, techniques narratives, genres et thèmes chinois et importés, anciens et contemporains. Le résultat est un texte complexe, fragmenté et stratifié, qui a été célébré comme un « troisième type » romanesque qui dépasserait les frontières tant du roman de genre (leixing xiaoshuo) que de la littérature pure (chun wenxue). La traduction au sens large du terme – qui inclut également réécriture, intertextualité, interdiscursivité, etc. – y joue un rôle primordial. A travers la recontextualisation de textes, sources et modèles incorporés dans le roman, Xiao Bai crée une structure narrative postmoderne s'appuyant sur une variété de points de vue et de perspectives narratives. Cette communication se propose d'identifier les différentes formes de « traduction » présentes dans Zujie, soulignant le rôle qu'elles jouent dans la définition de la structure narrative et dans la genèse d'un nouveau type de roman policier chinois, qui dépasse les bornes du roman de genre pour intégrer une analyse psychologique, socio-politique et anthropologique, adaptant ainsi le genre à une exploration approfondie de l'histoire et de la nature humaine.
Upon its publication, in 2011, Xiao Bai's Zujie (The Concession) was critically praised as a unique achievement in contemporary Chinese fiction. Inspired by real historical facts and supported by painstaking archival research, the novel recreates the semi-colonial Shanghai of 1931, amalgamating a variety of native, foreign, past and contemporary literary models, narrative techniques, genres, and themes. The result is a complex, fragmented, and multi-layered text, welcomed as a “third type” of fiction crossing the boundaries of both genre fiction (leixing xiaoshuo) and pure literature (chun wenxue). Translation in its broadest sense – including also rewriting, intertextuality, interdiscursivity etc. – plays a central role in Zujie. By recontextualising texts, sources, and models and incorporating them into the novel, Xiao Bai creates a postmodern narrative structure made of different viewpoints and narrative perspectives. This paper aims to outline the different forms of “translation” at play in Zujie, highlighting their role in shaping the narrative structure of the novel and in the genesis of an innovative form in Chinese crime fiction, one that crosses the boundaries of genre fiction to encompass psychological, socio-political, and anthropological analysis, thus adapting the genre to a deeper exploration of history and human nature.
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