Khandro Chöchen (née ca. 1961) est l'une des rares religieuses tibétaines à avoir rédigé son récit de vie et ceci dès son arrivée du Tibet dans la diaspora en Inde il y a quelques années. Long de seulement six pages (en traduction anglaise et française), ce récit sera supplémenté d'un chant spirituel composé par elle-même, ainsi que de plusieurs écrits de hauts dignitaires religieux justifiant son statut de sainte (tib. mkha' ‘gro ma ; skt. ḍākinī) pour être édité dans un livre à publication privée, accessible donc à quelques personnes choisies de manière sélective.
Cette présentation aura pour but d'analyser les différentes parties qui constituent son autobiographie en les comparant avec d'autres autobiographies tibétaines du passé et particulièrement celles de femmes. Mon hypothèse est que nombre de (auto-)biographies tibétaines reposent sur des matériaux similaires qui ont servi ensuite à la rédaction d'un texte plus complet. Si tel est le cas, nous sommes alors devant la possibilité de comprendre plus finement comment sont fabriquées les hagiographies dans le monde tibétain, et aussi, par extension, la vie sociale de ces dernières.
Khandro Chöchen (born ca. 1961) is one of the rare female religious practitioners who wrote her life narrative. She did this when she arrived from Tibet in the Indian Diaspora a few years ago. Only six pages long (in its English and French translation), this narrative will be supplemented by a spiritual song written by herself, as well as by several statements by high religious dignitaries justifying her saintly status (Tib. mkha' 'gro ma; Skt. ḍākinī) to be distributed in a private publication, thus accessible to some chosen people only.
The aim of my presentation will be to analyze the different parts of her autobiography by comparing them with other autobiographies of the past and especially those written by women. My hypothesis is that number of Tibetan (auto-)biographies are based on similar materials which were later used to draft a more complete text. If this is the case, we might be able to understand better how hagiographies are produced in the Tibetan world and also, by extension, the social life of the latter.