Au lendemain de la seconde guerre mondiale, après sa défaite, le Japon était une Nation différente à l'intérieur d'une région en train d'évoluer vers une identité différente. Il lui fallait tout d'abord définir une nouvelle vision stratégique de la région, deuxièmement se redéfinir soi-même autour de nouvelles valeurs pour retrouver une place parmi les pays d'Asie de nouvelle indépendance. Le Japon a donc essayé au fil du temps de construire un nouveau régionalisme sur la base de la coopération et de la solidarité. Dans les années soixante, quand Tokyo a presque remplacé Washington dans le cadre de l'aide au développement en Asie du Sud-est, à la suite du succès du « problème Nord-Sud » (nouveau par rapport au « problème Est-Ouest ») il a lancé trois initiatives en faveur du développement de la région. Ces projets, qui concernaient la création de la Banque asiatique de développement, de la Conférence ministérielle pour le développement de l'Asie du Sud-est et d'une « zone Asie pacifique », nous permettent de réfléchir sur les buts de la nouvelle politique active japonaise, censée contribuer à la paix et à la stabilité régionales mais surtout préparer le pays à un rôle majeur dans la reconstruction de l'Indochine en vue de l'« après-Vietnam ».
In the aftermath of World War II, after its defeat, Japan was a new nation within a region evolving towards a new identity. First and foremost it was in need to define a new strategic perception of the region. Secondly it had to redefine itself around new values in order to find a place among newly independent Asian countries. Therefore, Japan has tried over time to build a new regional order based on cooperation and solidarity. In the 1960s, at the time when Tokyo practically replaced Washington as main donor in Southeast Asia, the Japanese government launched three initiatives for the development of the region in the wake of the global interest in the so-called “North-South problem” (a new perspective compared to the “East-West problem”). These three projects, concerning the creation of the Asian Development Bank, the organisation of the Ministerial Conference for Development in Southeast Asia and the idea of “Asia Pacific Area”, allow us to reflect on the new active Japanese policy and its goals, not only in the frame of contribution to regional peace and stability but especially in the search of a leading role for the reconstruction of Indochina, in view of the incoming “post-Vietnam” era.
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