9-11 Sep 2015 Paris (France)
Description de l'atelier / Panel description
Svetlana Gorshenina  1@  , Sabine Trebinjac, Igor Demchenko, Valérie Pozner, Boris Chukhovich, Cécilia Leong-Salobir  2@  , Jean-Louis Margolin  3@  
1 : Université de Lausanne, IASA - Fond national suisse de la recherche scientifique  (FNS - Fond national suisse de la recherche scientifique; UNIL - Université de Lausanne; IASA - Institut d'archéologie et des sciences de l'antiquité)  -  Website
Anthropole - CH-1015 Lausanne - Suisse -  Suisse
2 : Univ. Wollongong
3 : Institut de Recherche Asiatique  (IrAsia)  -  Website
CNRS : UMR7306
Maison Asie Pacifique Aix-Marseille Université 3, place Victor Hugo F-13331 Marseille Cedex 3 -  France

L'empire russo-soviétique a été façonné en grande partie par ses colonies/périphéries extra-européennes d'où le but de l'atelier : réfléchir sur les rapports entre les « maîtres » et les « indigènes » tout en portant l'accent sur ces derniers, les « oubliés » des études post-coloniales récentes.

 L'analyse portera à la fois sur l'époque tsariste qui peut être qualifiée comme coloniale, sur la période soviétique qui se prête à être définie comme coloniale ou post-coloniale, et au temps de l'indépendance, que l'on peut par conséquent classer comme post-colonial ou post-post-colonial.

Cette graduation permettra d'articuler la dynamique relationnelle entre « maîtres » et « indigènes » et de comprendre le renversement des rapports de forces lorsque survient l'élaboration des identités nationales après 1991. L'enjeu est de comprendre comment une nouvelle vision du passé et des mémoires collectives s'est formée au travers de transferts interculturels à vecteurs multiples, notamment à la suite d'appropriations qui se sont produites à différents niveaux dans le cadre de la circulation des idées, des connaissances, des techniques et des êtres humains.

Les questions abordées seront les suivantes:

  • Comment les élites russes et locales ont-elles été façonnées lors de leurs contacts réciproques ?
  • Comment, malgré les rapports d'inégalité, les sujets locaux ont-ils pu s'imposer comme intermédiaires lors de la production des savoirs modernes sur les périphéries coloniales/impériales ?
  • Comment des savoirs locaux ont-ils été instrumentalisés par les pouvoirs en place ? Et, vice versa, comment des acteurs locaux ont-ils adopté les outillages de la modernité européenne pour construire leur propre image à travers celle de leur passé, et comment finalement se sont bâtis leurs nationalismes ?
  • De quelle manière les appropriations réciproques ont-elles défini les mémoires collectives du passé en Asie centrale et participé à la construction d'une identité pan-russe/soviétique, puis à la réinvention des traditions sur place ?

C'est donc dans un esprit de pluridisciplinarité que l'on appliquera ici ces questions à des cas divers qui relèveront de domaines aussi variés que l'archéologie, l'artisanat traditionnel, l'éducation, le cinéma et les arts. 

The Russian-Soviet empire was largely defined by its colonies / non-European peripheries, hence this workshop aims at reflecting on the relationship between the “masters” and the “natives” with an emphasis on the latter who are often “forgotten” in the recent post-colonial studies.

Our analysis will focus on three periods: the Tsarist period that can be described as a colonial era; the Soviet period that could be defined as both colonial or post-colonial; and the current stage of independence which can therefore be classified as post-colonial and or even post-post-colonial.

This distinction will allow us to articulate the dynamics of relationship between the “masters” and the “natives” and ultimately to shed light on the inversion of the balance of power during the development of national identities after 1991.

The challenge is to understand how a new vision of Central Asian history and collective memory has been formed through intercultural multi-vector transfers, especially as a consequence of appropriations that occurred at different levels through the circulation of ideas, knowledge, techniques and individuals.

The addressed issues will include:

  • How Russian and local elites have been shaped during their mutual contacts?
  • How, despite the subordinate status, local subjects could emerge as intermediates in the production of modern knowledge relating to colonial/imperial peripheries?
  • How local knowledge was manipulated by the powers? And vice versa, how native actors adopted the tools of European modernity for building their own image through the one of their past, and how they eventually constructed regional nationalisms?
  • How reciprocal appropriations defined collective memories of the past and participated in the construction of a pan-Russian/Soviet identity followed by the reinvention of local traditions?

We will therefore explore these questions in a spirit of multidisciplinarity by reviewing various cases which derived from such diverse areas as archaeology, traditional crafts, education, cinema and visual arts.



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