Résumé :
Les migrations contraintes font référence à des situations de fuite, d'expulsion, d'errance, de déracinement. Elles concernent des populations victimes de persécutions, d'affrontements ethniques ou religieux, de guerres civiles, de dépossession de terre, des effets de la sécheresse ou d'autres calamités naturelles. Toutefois, qu'ils soient d'origine politique, environnementale, économique, les motifs des départs sont souvent intrinsèquement mêlés, rendant d'autant plus difficile la catégorisation de ce type de migrants. L'exemple des « réfugiés/migrants environnementaux » est significatif. Par son ampleur mal cernée due au flou de sa définition juridique, par ses enjeux politiques, cette catégorie est devenue l'objet d'une vive polémique, notamment entre le PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement) qui œuvre pour sa reconnaissance et le HCR qui redoute ses possibles effets pervers sur le statut de réfugié en général. Emergeant à la suite d'une partition violente qui a déplacé plus de 15 millions de personnes, l'Asie du Sud est le théâtre d'un large éventail de forme de déplacements/emplacements forcés. Cet atelier, à partir de cinq cas d'étude, a pour ambition de :
- comprendre de quelles manières les migrations forcées sont façonnées par les Etats, les relations de pouvoir et les inégalités à différentes échelles ;
- montrer de quelles façons les migrations forcées constituent des registres de justification et de légitimité d'une mobilisation transnationale (diaspora, nationalisme à longue distance notamment mais pas seulement) et l'aide internationale (par exemple concernant la catégorie de « réfugiés environnementaux ») ;
- revenir sur des enjeux méthodologique, politique et épistémologique liés à la conceptualisation et aux contours des migrations forcées ;
- analyser la pertinence de cette notion pour éclairer les transformations économiques et politiques récentes en Asie du Sud .
Forced migration is a notion that emerged in South Asia from a violent partition that displaced over 15 million people, killing 100,000 and leading to the abduction of more than 50,000 women from both sides of the border, many of whom were forcefully repatriated, thereby suffering double displacement. It has been argued that Partition lives on in post-colonial time. This workshop addresses both the root causes of contemporary displacement and the experiences of forced migrants in South Asia. Forced migration in South Asia covers a wide range of forms of displacement of population. These movements are allegedly linked to various phenomena, such as: natural disasters, conflicts, planned development, dispossession of land. Those forced migrations of population are shaped in complex ways by states, power relations and inequalities at various scales. They are also increasingly mobilized as a rationale to justify transnational mobilization and international aid (e.g. climate change related "refugees").
This workshop on forced migration aims to bring out case-studies to discuss:
- methodological, political and epistemological issues related to the conceptualization of forced migration. There is no consensus among researchers about where the boundaries of refugee and forced migration studies should be drawn.
- the relevance of this notion to question recent economic and political transformations in south Asia.
- This workshop considers how displacement/replacement/emplacement can be experienced in different ways over space and time, focusing in particular deconstructing the labels that define and limit research agendas and international responses to displacement, and challenging the idea that refugee and forced migration studies should be primarily concerned with refugees in camps in the developing world.
This workshop places the region's contemporary displacement situations in historical context, and concluded by reflecting on South Asia's future challenges.
- Poster