Abstract
Using ethnographic research, this study explores the different uses of "free time" in the construction of Filipino domestic workers' social mobility. The issue of domestic work was raised in the globalized economy as undervalued labor both, socially and economically. While generally seen as “qualified” workers in their home countries, these workers become portrayed as “unskilled” abroad. In this context, social mobility endorses a particular meaning, which depends on the migration pattern. This study shows therefore how these migrants negotiate their "free time" in order to improve social mobility through for example education opportunities, networking, pilgrimage and others. The research challenges the idea that social mobility is motivated by professional opportunities, demonstrating how “free time” can also constitute an asset in accessing social mobility. Finally, this study will underline how "free time” is embedded into economic, professional, familial and religious issues which are directly connected to but also social mobility.
Résumé
A partir d'une analyse des pratiques et des stratégies développées par les travailleuses domestiques philippines lors de leur « temps libre », cette communication interroge les usages sociaux du « temps libre » dans la construction de la mobilité sociale. La question de la mobilité sociale dans les migrations s'est posée de façon accrue dans l'économie mondialisée du care et du travail domestique où les métiers endossés sont socialement et économiquement dévalorisés pouvant ainsi être vécus comme une forme de mobilité descendante, voire parfois un déclassement ou une disqualification sociale pour des femmes bien souvent « qualifiées », dans leur pays d'origine. Dans ce contexte, la mobilité sociale revête une signification particulière qui varie selon les différents types de carrières migratoires. Sur la base d'une ethnographie des carrières migratoires de ces femmes, nous montrerons comment ces migrantes négocient ce « temps libre » dans l'optique de renforcer une mobilité sociale à travers des formations, du réseautage, ou encore des pratiques religieuses comme les pèlerinages. Nous verrons ainsi que la mobilité sociale dépend moins dans ce cas de la trajectoire professionnelle que des usages du « temps libre ». Au final, il s'agira d'éclairer les usages sociaux du « temps libre » afin de montrer comment ce dernier est directement imbriqué à des enjeux économiques, professionnelles, mais également familiaux ou religieux à travers lesquels se négocient dans des pratiques concrète la mobilité sociale.