La construction sociale et économique de l'Australie est à mettre en parallèle avec son isolement géographique et le sentiement de distance qui la sépare de la Grande-Bretagne, sa mère patrie. De nombreux auteurs ont mis en exergue le facteur de la "tyrannie de la distance" (Geoffrey Baliney). Cette représentation européenne, d'une région aux antipodes de son aire culturelle, a contribué à façonner son identité et à alimenter son imaginaire au sein de son environnement régional.
Dans les relations internationales, si la politique étrangère est animée par les perceptions d'un acteur à l'égard d'un autre, la perception n'est en aucun cas une représentation objective de la réalité. De 1895, date à laquelle le Japon est perçu comme un acteur menaçant par les élites coloniales australiennes suite à son annexion de Taïwan, à 1919, date à laquelle la diplomatie australienne s'oppose à la proposition du Japon sur "l'égalité des races" à la conférence de Versailles, la politique étrangèreaustralienne s'est construite parfois en opposition avec Londres, mais davantage sous une forme d'altérité à l'égard du monde asiatique. Dans quelle mesure la représentation du Japon, par les acteurs politiques australiens a-t-elle façonné la diplomatie australienne au tournant du XXème siècle ?
The social and economic construction of Australia is must be examined in conjunction with its geographical isolation and the feeling of distance which separates it from Great Britain, its mother country. Numerous authors have highlighted the factor of the “tyranny of distance” (eg. Geoffrey Blainey). This purely European depiction of a region on the other side of the world from its cultural area, helped contributed to shaping its identity and to feeding its imagination within its regional environment.
In international relations, if foreign policy is enlivened by the perceptions of an actor towards another, the perception is by no account an objective representation of the reality. From 1895, when Japan is was perceived by the Australian colonial elites as a threat to its annexation of Taiwan, to 1919, when the Australian diplomatic corps opposed the proposal of Japan on “the equality of races” at the conference of Versailles, Australian's foreign policy sometimes built itself in opposition with London, but more so under the guise of otherness towards the Asian world. From that point forward, to what extent did the representation of Japan by the Australian political actors shape Australian diplomacy until the turn of the 20th century?