9-11 Sep 2015 Paris (France)
Ethnoterritoires et dualité urbaine à Kachgar, République autonome ouïgoure du Xinjiang, Chine
Alain Cariou  1@  
1 : Pôle de recherche pour l'organisation et la diffusion de l'information géographique  (PRODIG)  -  Website
École Pratique des Hautes Études [EPHE], Université Paris VII - Paris Diderot, Université Paris IV - Paris Sorbonne, Université Paris I - Panthéon-Sorbonne, CNRS : UMR8586, Institut de recherche pour le développement [IRD] : UR215
PRODIG - 2 rue Valette - 75005 Paris -  France

Ethnoterritoires et dualité urbaine à Kachgar, République autonome ouïgoure du Xinjiang, Chine

Résumé
La présence chinoise au Xinjiang, région la plus à l'ouest de la Chine traditionnellement peuplée par des populations turcophones, a produit l'essor de villes doubles, comme à Kachgar. Face à la vieille cité orientale (Kona chahar) se développe la ville moderne chinoise au plan régulier (Yangi chahar). Le plan urbain radio-concentrique et l'architecture de terre et de bois incarnent la culture spatiale et l'identité de la société musulmane ouïgoure. La ville historique, important centre commercial de l'ancienne Route de la soie, appartient à la civilisation urbaine de l'Asie centrale. La juxtaposition spatiale entre ethnoterritoire ouïgour et ethnoterritoire han qui était la règle jusqu'en 1990 s'efface progressivement par extension de la ville chinoise et avec l'arrivée de nombreux migrants han. Depuis 2009, le gouvernement a planifié la destruction de 85% de la vieille ville (« Réforme de l'habitat dangereux de Kachgar »), remplacée par des immeubles modernes devant assurer une élévation du niveau de vie et une plus grande sécurité face aux risques sismiques. Cependant une partie de la vieille ville connaît un singulier processus de destruction / reconstruction. Certaines maisons et mosquées détruites sont reconstruites presque à l'identique. La ville factice devient un produit touristique adressé à la masse des touristes chinois en quête « d'exotisme » et aux étrangers attirés par les mirages des cités de la Route de la soie.

Ethnoterritoires and urban duality to Kashgar, Xinjiang Uyghur Autonomous Region, China

Abstract
The Chinese presence in Xinjiang, the westernmost region of China traditionally populated by turcophones populations, produced the development of double cities, as to Kashgar. In front of the old oriental city (Kona chahar) develops the modern Chinese city in the regular plan (Yangi chahar). The radio-concentric urban plan and the architecture of mud bric and wood embody the spatial culture and the identity of the Uyghur Muslim society. The historic city, important commercial centre on the former Silk Road, belongs to the urban civilization of Central Asia. The spatial juxtaposition enters uyghur ethnoterritoire and han ethnoterritoire which was the rule until 1990 fades gradually by extension of the Chinese city and with the arrival of numerous han migrants. Since 2009, the government planned the destruction of 85 % of the old town (‘Kashgar Dangerous House Reform'), replaced by modern buildings that must insure safer homes (earthquake-proof construction) and higher standards of living. However a part of the old town knows a singular process of destruction / reconstruction. Certain houses and mosques destroyed are reconstructed almost as before. The artificial city becomes a tourist product sent to the mass of the Chinese tourists in search of ‘exoticism' and to the foreigners attracted by the mirages of the cities of the Silk Road.

Alain CARIOU, Maître de conférences de géographie
Institut de Géographie, Université Paris IV Sorbonne
alain.cariou@paris-sorbonne.fr



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