9-11 Sep 2015 Paris (France)
Svetlana GORSHENINA, L'invention de l'Asie centrale. Histoire du concept de la Tartarie à l'Eurasie, Genève: Droz. Collection: Rayon Histoire, n° 4, 2014, 704 p. + L'orientalisme des marges: éclairages de l'Inde et de la Russie
Svetlana Gorshenina  1@  , Philippe Bornet  2@  
1 : Université de Lausanne, IASA - Fond national suisse de la recherche scientifique  (FNS - Fond national suisse de la recherche scientifique; UNIL - Université de Lausanne; IASA - Institut d'archéologie et des sciences de l'antiquité)  -  Website
Anthropole - CH-1015 Lausanne - Suisse -  Suisse
2 : Université de Lausanne, Section des langues et civilisations d'Asie du Sud  -  Website

L'invention de l'Asie centrale

Depuis quand l'Asie centrale existe-t-elle sous la forme que lui prêtent les cartes géographiques aujourd'hui ? Quand a-t-elle été « découverte »? Selon quels mécanismes à partir d'un puzzle dont les éléments les plus connus sont la Bactriane, la Tartarie, le Turkestan, la Route de la soie ou l'Eurasie cette notion s'est-elle construite?
Afin de répondre à ces questions, l'auteur retrace l'évolution des images spatiales et sémantiques de cette aire, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours. L'historique de son «invention» permet de détecter une perte répétitive des informations et une réutilisationde termes plus anciens fondés sur des critères souvent hétéroclites. L'auteur montre ce que signifie l'Asie centrale, depuis que ce terme a été forgé à l'aube du XIXe siècle, et sa nature qu'imprègnent eurocentrisme, théories du déterminisme environnemental et mythes des États-Nations. Enfin, elle ne néglige pas les conséquences diverses qu'a entraînées l'avènement de cette notion dans les discours politiques et scientifiques.

When was Central Asia “discovered” ? When were its borders, which one can see on today's maps, drawn? Which mechanisms have been used in the construction of this region from a puzzle whose best-known elements are Bactria, Tartary, Turkestan, the Silk Road or Eurasia?
In order to answer these questions, Svetlana Gorshenina traces the chaotic evolution of spatial and semantic images of this area from Antiquity to the present day. The historical analysis of its “invention” reveals the processes of forgetting, recalling and reusing older terms based on often disparate criteria. The author analyses the meaning of the term Central Asia since its origin at the beginning of the nineteenth century and explains how its nature evolved under the influence of Eurocentrism, theories of environmental determinism and myths of nation-states. Finally, the author considers various consequences of the appearance of this concept in political and scientific discourses.

 

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L'orientalisme des marges

A travers divers exemples oubliés de la critique postcoloniale, cet ouvrage explore la notion des marges, aussi bien géographiques qu'épistémologiques, dans le contexte de l'orientalisme dénoncé par Edward Saïd. Mettant en parallèle le cas anglo-indien, souvent présenté comme un « orientalisme classique », et le cas russo-soviétique, à la fois objet de l'orientalisme occidental et producteur d'un discours « orientaliste », les différentes contributions cherchent à décentrer le regard des espaces impériaux franco-britanniques vers des comparaisons moins traditionnelles. Dépassant le modèle binaire « colonisateur – colonisé », cette approche analyse le mécanisme de la constitution des savoirs (arts, langues, littératures, religions, etc.) et leurs transferts en situation coloniale, ainsi que les appropriations locales et les (ré)inventions de traditions hybrides. Le jeu des regards croisés permet de traduire toute l'ambiguïté des situations qui se sont succédé pendant et après les périodes de domination impériale dans le triangle constitué par l'Inde, la Russie et l'Europe.

Through a number of examples forgotten by postcolonial critique, this book explores the notion of “margins”, geographical as well as epistemological, in the context of Said's orientalism. Bringing together the Anglo-Indian case, often considered as a classical form of orientalism, and the Russo-Soviet case, both an object of Western orientalism and itself a producer of orientalist discourses, the different contributions of this work invite a shift in perspective from imperial Franco-British spaces towards less traditional comparisons. Going beyond a binary model that opposes the “colonizers” to the “colonized”, the approach analyzes the mechanisms of knowledge production (arts, languages, literatures, religions etc.) and their transfers in colonial settings, as well as local appropriations and (re)inventions of hybrid traditions. Crossing perspectives in such a way helps to analyze the ambiguity of situations that unfolded during and after periods of imperial domination in the triangle of India, Russia and Europe.


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