Cet atelier étudie les discours sur le patrimoine élaborés en Asie, dans les langues locales et dans les langues de communication internationale. Des recherches récentes (inter alia, Winter et Daly 2012 ; Byrne 2014) ont identifié les décalages entre les discours patrimoniaux internationalisés et les approches locales relevant des univers coutumiers. Cet atelier appréhende ces écarts comme autant d'occasions de contact interculturel, qui donnent lieu à des connaissances et de pratiques originales. Les discours sont des objets pertinents pour rendre compte de ces échanges. C'est par les discours, que les acteurs du patrimoine rendent compte des significations attachées aux pratiques, aux règlements et aux catégories. C'est par les discours qu'ils communiquent leurs stratégies.
Est-il possible de traduire les notions de patrimoine, et jusqu'à quel point la traduction reflète l'univers culturel d'origine de ces notions ? Quelles significations spécifiques, associées avec les vocabulaires vernaculaires, ne sont pas traduisibles dans les langues internationales ? De quelle façon les acteurs locaux transforment les « discours patrimoniaux autorisés » (Smith 2006) lorsqu'ils en rendent compte dans leur langue maternelle, ou dans le but d'élaborer des visions alternatives du patrimoine ? Communiquent-ils les mêmes significations et stratégies quand ils parlent dans des langues différentes ? Cet atelier questionne de façon critique :
- Les discours qui sous-tendent les pratiques patrimoniales.
Les présentations analysent les discours en association étroite avec le contexte d'énonciation (historique, culturel, politique et social), à l'époque contemporaine et coloniale. Ils interrogent la relation entre communications verbales, organisation des musées, et pratiques de conservation.
- Le vocabulaire du patrimoine.
Les présentations analysent la façon dont des mots significatifs dans les langues vernaculaires essaient de traduire des notions internationalisées du patrimoine. Elles étudient le bagage étymologique, sémiologique, culturel, et historique de ces mots, en leur rapport dialectique avec les correspondants dans les langues internationales.
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This panel looks at Asia-based heritage discourses, constructed in vernacular or in international languages. Recent research on the heritage of Asia (inter alia, Winter and Daly 2014; Byrne 2014) has identified the gaps between internationalized heritage discourses and local approaches drawing on local customs and beliefs. The panel considers these gaps as opportunities for cultural exchanges. It questions if, and how, discourses communicate hybrid, intercultural, knowledge about heritage.
How do heritage stakeholders creatively transform “authorized heritage discourses” (Smith 2006) in their mother tongues (e.g. in national legislations)? Do they communicate the same meanings and strategies when they speak different languages? Is it possible to translate the notions of heritage, and to what extent? Which specific meanings, associated with vernacular vocabularies, are “not translatable” in international languages (e.g. English and French)? Is innovation intrinsic to any attempt of translation?
This panel critically addresses:
- The discourses underpinning heritage practices.
Presentations closely relate the analysis of discourse to the historical, cultural, political, and social context of enunciation, in colonial or in contemporary times. They address the relations between verbal communications, museum exhibitions, and conservation practices.
- The vocabulary of heritage.
Presentations focus on few significant words in the vernacular languages and question how they attempt to translate (and to what extent) international notions of heritage. They investigate on their etymology, semiology, and cultural and historical background, with reference to precise language use.
- Poster